vendredi 4 avril 2008

Le contenu de l'ouvrage permet de suivre plusieurs fils conducteurs, tout d'abord la pérennité des motivations qui animent l'humain, les trente siècles qui séparent les itinéraires des deux personnages ne modifiant jamais la similarité de leur comportement, ils incarnent bien en effet la ruse, la patience mais aussi l'imagination et le courage, sans oublier l'humilité.
L'auteur, alors que son héros traverse les vicissitudes des guerres coloniales de la Quatrième République, déroule alors un deuxième fil, le scepticisme qu'il entretient à l'encontre du monde politique ; il se réfère des vingt-cinqs gouvernements qui s'y succèdent en une douzaine d'années, en attente du retour du général de Gaulle, 1958, et qui tous échoueront dans leur tentative d'apaisement.
1954, Dien-Bien-Phu, la défaite dont la résonance est planétaire, sonne le glas du fait colonial, entrepris plus de quatre siècles plus tôt par les puissances occidentales d'Europe, phénomène qui en dépit du ton critique généralement employé à son endroit, ne sera pas sans laisser quelques traces, notamment culturelles.
L'auteur met aussi en exergue, c'est encore un fil conducteur, les choix déterminants de la France de l'époque ; rien de moins et pour la première fois de son histoire, que la fin de la prépondérance du monde agricole : " labourage et paturage...", c'est le développement industriel qui va devoir innover désormais, rien d'ailleurs qui ne soit autrement qu'envisageable.
Enfin les premiers accords visant à privilégier les relations entre six pays d'Europe occidentale, le Bénélux plus l'Allemagne, l'Italie et la France, apparaissent, le traité de Rome est signé en 1957, l'Europe est à construire, oui décidément, ces années là constituent bien une époque charnière, et mériteraient sans doute d'être davantage connues.

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